Les ballons, qu’ils soient sculptés ou non, ont toujours été une source de joie et d’amusement, et ce, depuis plusieurs siècles. Ils sont utilisés en tant que jeu ou décorations pour rendre plus attrayant ou élégant un évènement ou une fête. Les ballons sont aussi devenus un moyen d’exprimer sa créativité, surtout à travers la sculpture sur ballons, qui est donc l’art de créer des figures en tordant et en attachant plusieurs ballons. La sculpture sur ballons, dans sa forme la plus connue, consiste à créer des formes ressemblant à des personnages, ou plus souvent des animaux. Toute une gamme de formes et d’objets peuvent être réalisés, selon l’imagination et la dextérité du ballooneur. Les sculptures sur ballons peuvent comporter un ou plusieurs ballons, de même ou couleurs différentes, selon le degré de complexité.

Un peu d’histoire

Les tous premiers ballons étaient fabriqués à partir d’intestins d’animaux, bon appétit ! Ils étaient utilisés en tant que jouets et divertissement, mais il est difficile de dater la première vraie sculpture d’animaux en ballons. Néanmoins, deux ouvrages semblent attester qu’il s’agit de Mr Herman Bonnert Scranton de Pennsylvanie, qui réalisa des sculptures sur ballons en 1939 lors d’une convention de Magiciens. Il faut noter que la sculpture sur ballons fait partie intégrante des arts Magiques, même si de nos jours, c’est une discipline à part entière. En 1940, un autre ballooneur fit sensation : il s’agit de Mr Henry Maar, qui selon la légende, alors qu’il était magicien, son matériel fut un jour volé, et devait assurer une représentation. il eu l’idée de se servir de ses ballons, et de faire un spectacle à part entière sur le vif !
Mais remontons encore un peu le temps : les aztèques furent les premiers à gonfler des ballons (confectionnés à partir de boyaux de chats !) lors de cérémonies religieuses…

Les premiers ballons en latex furent fabriqués par Faraday en 1824 pour ses expériences scientifiques avec l’hydrogène à Londres.il déclara que jamais il n’avait vu de matériau aussi élastique que le caoutchouc, il fabriqua plusieurs séries de sacs (il appelait les ballons des sacs) et y insuffla de l’hydrogène en grande quantité, de sorte que les sacs devinrent presque transparents. Les ballons ainsi réalisés étaient si légers qu’ils produisaient une force ascensionnelle non négligeable. Faraday fabriquait ses ballons en coupant deux feuilles de latex en forme de ballons, puis collait les bords ensemble.il mettait ensuite de la farine dans le ballon, pour éviter que les parois ne collent…..par la suite l l’hydrogène fur rapidement remplacé par l’hélium, un gaz qui lui n’explose pas ! N’oublions pas que les ballons dirigeables étaient gonflés à l’hydrogène, ce qui provoqua de nombreux accidents ……
On retrouve l’hélium de nos jours dans les ballons publicitaires volants, et les lâchers de ballons des kermesses, même si les lâchers de ballons tendent à disparaitre pour des raisons écologiques évidentes.
Les premiers ballons vendus en tant que jouets furent commercialisés par le pionnier de la vulcanisation du Caoutchouc : Thomas Hancock, qui en 1825 vendait un kit qui ne comportait pas de ballons, mais le nécessaire pour fabriquer des ballons ! En effet, le kit comprenait une bouteille de latex liquide et une seringue !

Les premiers vrais ballons vendus comme jouets, considérés comme les prototypes des ballons modernes étaient commercialisés par JG Ingram de Londres en 1847. Ses ballons, contrairement aux ballons plus anciens, n’étaient pas sensibles aux changements de température.
Vers 1889, aux USA, on pouvait acheter en magasin des ballons en latex.Mr Ward les vendaient dans son catalogue, sous l’appellation : « ballons en latex rouge avec ouverture en trompette ».ils étaient vendus au prix de quatre cents l’unité, ou quarante cents la douzaine. Ces ballons n’étaient toutefois pas fabriqués aux USA, mais en Belgique !

En 1907, une entreprise américaine fabriqua des ballons pour la première fois, c’était la Anderson Rubber Compagny from Ohio. En 1912, une petite révolution : pour la première fois, furent fabriqués des ballons en forme de cigares. Jusque là, les ballons étaient ronds… Mr Ross Gill en fut l’inventeur, et travaillait pour l’entreprise National Latex Rubber Products of Ashland. Mr Gill développa par la suite deux nouvelles inventions, qui étaient pour la première le premier ballon coloré qui ne déteint pas, et pour la seconde, le développement d’un emballage attrayant pour le consommateur. Le paquet de ballons était vendu en couleurs assorties.

En 1931, la production de ballons fit un bond technologique, et selon le catalogue de l’époque, proposait un ballon pur latex, fabriqué avec un moule directement plongé dans la solution de latex, et mis à sécher. Le Ballon, en forme de tête de chat aux oreilles pointues, avait une figure de chat imprimée sur le devant. Avant 1931, les ballons n’étaient pas sans danger, et le plus souvent, explosaient à la face du ballooneur, et étaient fabriqués avec un latex vulcanisé, dilué aux solvants, exactement comme la colle néoprène que l’on trouve de nos jours dans les magasins de bricolage ! Cela va sans dire que l’utilisateur s’intoxiquait avec les vapeurs ….. Il faut attendre bien longtemps, avant que les ballons soient réalisés en Latex (caoutchouc), ces sont les mexicains, qui ont commencé à fabriquer des ballons dédiés à la sculpture. Un des plus connus était Senor Carlos, qui vint en Europe pour présenter son spectacle de Sculptures sur ballons au cabaret parisien Le Lido.

Au fil des années, des recherches et expérimentations diverses, les utilisations se sont vues diversifiées, pour parfois des usages assez particuliers, tels que ces ballons dédiés tout spécialement pour les danseurs : Le danseur utilisait une petite pompe pour gonfler le ballon au moment opportun du spectacle. Un des ces danseurs se nommait Sally Rand, elle travaillait dans le village italien de la grande foire exposition de Chicago en 1934, et utilisait des ballons transparents qui atteignaient presque 1m30 de diamètre et chaque ballon coutait 28$ de l’époque ! Le problème est que les ballons éclataient à tout bout de champ, si bien qu’un représentant de l’entreprise qui les fabriquait se déplaça jusqu’à Chicago pour identifier le problème et trouver la solution. Il se rendit compte qu’un petit malin dans le public s’amusait à tirer des trombones à papier avec un élastique pour faire éclater le ballon ! L’importun fut rapidement évacué manu militari et le problème fut presque résolu, jusqu’ au moment l’incident recommença, il s’agissait d’une autre personne qui recommençait ! Le problème fut résolu par la construction d’une barrière entre le public et les danseuses, barrière constituée par un simple rideau de tulle transparent qui arrêtait les tirs de trombone, mais permettait quand-même de voir et profiter du spectacle.

L’entrée en guerre des USA en 1940 provoqua le développement de plusieurs nouveaux modèles de ballons, comme ce ballon de 1m30 de diamètre et de 6m50 de long, utilisé comme cible pour l’entrainement des militaires tirant au Bazooka, une nouvelle arme anti-char terriblement efficace.
Après la seconde guerre mondiale, apparurent de nouveaux ballons jouets comme « le deux en un » : c’était un ballon en forme de tête de bonhomme contenu dans un ballon transparent plu grand, ce qui une fois gonflé, le faisait ressemble à un extra-terrestre, ou au choix, à un futur cosmonaute, finalement, un jouet prémonitoire !

Un autre de ces nouveaux ballons était « l’oiseau du paradis », qui comportait une partie en forme de tête, une autre en forme de bec, puis de corps. Cet article se vendait bien, mais pas autant que « l’abeille turbulente », un ballon que quelqu’un accrocha à « l’oiseau de paradis » pour le faire voler, et qui ressemblait à une longue saucisse, une ébauche des ballons saucisse utilisés de nos jours pour créer les différents modèles que nous connaissons.
Durant la période de l’après-guerre un nouveau modèle fut développé par accident et hasard : c’était une sorte de pâte gluante fabriquée à partir d’un mélange de résine vinylique et d’acétone (on retrouve là les caractéristiques de la fameuse colle néoprène). La boule de pâte était fixée au bout d’une paille dans laquelle on soufflait, se formait alors une espèce de bulle qui se transformait en ballon. En pinçant la base du ballon, on pouvait le détacher de la paille, et s’amuser avec….. Ce ballon obtenu un certain succès, mais pas autant que les autres modèles. Cependant , on trouve encore aujourd’hui des tubes de pâte , comme les tubes de dentifrice, on fixe une boulette au bout de la paille plastique fournie, et on peut former un ballon qui ressemble au final à une vulgaire bulle de chewing-gum…

Petit retour dans les années 1920 : l’hydrogène a progressivement été remplacé par l’hélium, un gaz non explosif, ce qui permit le développement des ballons flottants publicitaires. Mme Warny devint le leader dans cette branche avec la Toy Compagny à New-York, qui relâcha un jour 50000 mille ballons en une fois, chaque ballon étant imprimé avec le nom et logo d’une marque. La personne qui trouvait le ballon se voyait offerte un cadeau.
Le concept et la technologie utilisée pour les ballons métal sont hérités des missions spatiales de la Nasa, en particulier des ballons sondes, qui sont fabriqués avec le même matériau ressemblant à du papier aluminium. Beaucoup de ballooneurs pensent qu’il s’agit de ballons fabriqués en Mylar, mais il n’en n’est rien. En effet, le Mylar est une catégorie de film polyester, tandis que le film utilisé pour les ballons métal est en fait constitué par une couche de nylon, recouvert d’ un coté par du polyéthylène, et par un film métallisé de l’autre.